Dans nos milieux et nos vies urbanisées, la cueillette est un moment de relaxation, de concentration sur la nature, de décompression du quotidien. Elle fait néanmoins l’objet de précautions et il faut savoir respecter certaines règles !
1 – Être sur-e à 150% de ce que l’on cueille
La cueillette, même si elle est douce est apaisée, demande une attention accrue. Ne pas confondre carotte sauvage et grande cigüe (une des plantes mortelles de notre flore), sapin blanc et if, ail des ours et arum, … demande une bonne connaissance de la botanique et une habitude de cueillette. Ne cueillez donc que lorsque vous êtes sûr, et au moindre doute, abstenez – vous. Les plantes toxiques et mortelles n’ont pas forcément mauvais goût !
2 – S’entraîner à identifier (sans forcément cueillir) !
Nous vous conseillons d’identifier une nouvelle plante au moins 4 fois avant de la manger. Soyez sûrs de ne pas la confondre avec une plante qui ne serait pas dans votre répertoire. Epiaire des bois et Germandrée ? Cela nous est arrivé de les confondre à nos débuts, et c’est tout à fait normal, comme tout apprentissage, répétez vos identifications ! Aiguisez votre œil à chaque instant, en balade, en ville, en voyage, regardez autour de vous pour vous entrainer. Considérer aussi la botanique comme une aide indispensable à l’identification : arrêtez vous devant la plante et identifiez-la précisément grâce à un livre de reconnaissance, avec tous les critères. Avez – vous déjà été chercher des champignons ? Les premières fois, impossible de les distinguer à travers l’épais feuillage mordoré des bois, tout se confond, puis l’oeil s’affine et finalement, un nouveau monde apparaît ;). Pour les plantes sauvages comestibles, c’est pareil !
3 – Jeunes feuilles ou plantes en fleurs ?
En cueillette, les jeunes feuilles sont les plus tendres et souvent les meilleures à consommer, elles ont moins de fibres, d’amertume et sont plus propres. Elles sont moins parasitées, souillées ou abimées, donc leur cueillette est préférable. Néanmoins, sans la fleur, il est plus difficile de bien identifier une jeune feuille d’une autre, attention donc à l’erreur d’identification !
4 – Choisissez bien vos endroits
Ne cueillez pas en bordures de routes très fréquentées, au bord des champs où les pesticides s’accumulent, sur les chemins de balade très communs (où les chiens et les chats pourraient faire leurs besoins). Concernant les maladies liées aux parasites comme la douve du foie ou l’échinococcose, évitez de cueillir en zones humides proches de pâturages (douve du foie) ou prêtez attention aux excréments canins (chiens, renards) pour éviter l’echinococcose (pour cette dernière, il ne s’agit pas du pipi des canidés, contrairement à ce que l’on entend)
5 – Respectez la flore et la biodiversité
Pensez au partage de votre cueillette avec les autres habitants des lieux : insectes, petits animaux, oiseaux… et donc ne cueillez que ce que vous avez besoin et ce que vous allez consommer. Ne prenez pas toute la plante, mais cueillez seulement la partie que vous souhaitez : vous y gagnerez en temps de préparation et la plante aura une chance de repartir. Exemple lors d’une cueillette d’Ortie, ne prenez que les 4 premières feuilles du haut, les plus fraîches et jeunes. L’Ortie pourra continuer à pousser ! On dit souvent de laisser au moins 2/3 de la station et donc de ne cueillir qu’un tiers. Faite en sorte que votre passage soit le plus discret possible et déterrer les racines uniquement si la plante est en abondance. Attention sur de nouveaux territoires où les plantes pourraient être rares ou protégées.
Vous voilà un bon cueilleur ou une bonne cueilleuse. Nous vous souhaitons maintenant une belle immersion dans la nature !